Nourrir et Loger

Nourrir et Loger

L'emploi de plantes de bio-contrôle (Parolin et al., 2014) peut permettre dans certaines circonstances d’accroitre la lutte contre les ravageurs (Warfe et les Bermudes, 2004). Un accroissement de la diversité fonctionnelle des plantes est connu pour augmenter les micro-habitats pour les organismes bénéfiques (Tylianakis et Romo, 2010). Certaines plantes peuvent fournir des aliments de remplacement et un abri pour certains auxiliaires tels les acariens prédateurs (Pratt & Croft 2000 ; Skirvin & Fenlon 2001). Ce type de plante dites ‘’plante banque’’ permet un habitat propice à la reproduction des auxiliaires et ainsi permet une lutte et une répression des ravageurs à long terme (Frank 2010, Huang et al., 2011). L’étude de l’effet de plantes différentes sur les populations d’auxiliaires pour le contrôle de l’acarien rouge Tetranychus urticae, montre que les plantes avec domatia contribuent à une augmentation de l’arthropode utile et une diminution du ravageur étudié (Parolin et al., 2015).

Dans le cadre du suivi d’une protection biologique intégrée spontanée en culture de roses fleurs coupées, il a été constaté une augmentation de parasitoïdes simultanément avec une baisse d’aleurodes du tabac Bemisia tabaci. L’identification des espèces agents de contrôle et des pollens ingérés par celles-ci révèle que l’apport régulier de pollen aurait changé l’équilibre biologique en faveur de la faune utile.

Cette hypothèse technique doit être confirmée sur cultures florales et sur cultures de plantes en pot, sujettes aux attaques du Bemisia tabaci et pose plusieurs questions :

Le saupoudrage régulier de pollen Typha latifolia (Nutrimite®) contribue-t-il au maintien voire à l’abondance d’une population de parasitoïdes indigènes favorable ?

Le Typha latifolia préconisé comme nourriture pour les phytoseiides est-il favorable au maintien et à l’augmentation d’acariens prédateurs de type IV tels que Amblyseius swirskii, Euseius gallicus, voire de phytoseiides de type III moindre consommateurs de pollen (Neoseiulus cucumeris) ?

Par ailleurs, sur diverses cultures horticoles, ces agents de lutte biologique présentent un intérêt majeur dans le contrôle du Thrips, lui aussi consommateur de pollen. L’apport de pollen supplémentaire ne risque t il pas de favoriser aussi les ravageurs ?

Les acteurs de l’UMT FioriMed s’intéresseront à étayer et à argumenter l’emploi de pollen dans la panoplie de la PIC en répondant à ces questions.